Analyse filmique – le montage

Qu’est ce qui fait montage?

    • C’est l’enchaînement des plans et des séquences
      Une séquence est un ensemble de plans constituant une unité narrative définie selon l’unité de lieu et d’action.
      Un plan au cinéma ne prend de sens que dans la continuité et la proximité avec d’autres plans.
    • C’est l’organisation des plans et des séquences du film dans certaines conditions d’ordre et de durée
    • le passage d’un plan à un autre, techniquement se nomme un raccord, on parle de raccord entre les plans et raccord entre les séquences.

Les raccords assurent l’impression de continuité spacio-temporelle ou de rupture. Les raccords permettent de percevoir, de comprendre, d’interpréter

Dans l’aspect technique du montage, on distingue 4 types de raccords :

1) Le montage cut, il consiste à mettre bout à bout deux plans (raccord cut)
2) Le montage avec raccord fondu-enchaîné
Le fondu enchaîné consiste à faire disparaître progressivement une image au profit d’une autre. C’est un système de surimpression (fondu au noir, fondu au blanc, l’ouverture au noir qui consiste à remplacer progressivement l’écran noir par une image, l’inverse se nomme la fermeture au noir.
3) Les incrustations progressives
4) Les déformations transitionnelles

Le raccord cut, quelques procédés d’écriture cinématographique:

  • raccord sur un regard : un personnage regarde hors-champ ; dans le plan suivant, on voit ce qu’il regardait ou inversement,
  • raccord de mouvement : un même mouvement d’un plan à l’autre, ou la continuation d’un mouvement dans le plan suivant,
  • raccord sur un geste : un geste est commencé dans un premier plan, continué dans le plan suivant,
  • raccord dans l’axe : deux moments successifs d’un même événement sont traités en deux plans, mais la caméra s’est approchée ou éloignée pour le second plan,
  • raccord champ / contrechamp: la figure de style consiste à mettre en rapport 2 personnages et à montrer leur conversation par un échange, le plan passant de l’un à l’autre, dans un cadrage plus ou moins équivalent,
  • raccord  » plastique  » : d’une image à l’autre, les éléments filmés sont presque identiques (même cadrage, même disposition : par exemple, raccord entre deux gros plans sur des visages ou la composition de l’image est la même, on peut ainsi passer du tracé d’une route à un gros plan sur un ruban de tissu).

Comment qualifier le montage?

1 – Montage linéaire ou chronologique:
Ce type de montage comporte des ellipses temporelles plus ou moins importantes. Elles développent une suite chronologique

2 – Montage alterné : montre en alternance deux (ou plus) actions simultanées.

3 – Montage en parallèle : montre en alternance deux (ou plus) ordres de choses (actions, paysages, activités …) sans lien chronologique marqué pour établir par exemple une comparaison.

4 – Le split-screen : C’est le procédé par lequel l’écran est divisé en deux ou plusieurs parties.

D’abord alternative du champ/contrechamp, il est devenu un moyen de s’affranchir de l’arbitraire du montage.
Figure emblématique des films de Brian de Palma, il y sert une sorte de schizophrénie de la vision absolue. Le split-screen travaille le lien selon 4 modes :
– un lien spatial avec la figure du suspens (poursuivi et poursuivant occupent chacun la moitié de l’écran).
– un lien optique incarné par exemple par le champ/contrechamp
– un lien plastique
– un lien mental, qui, cousin de la surimpression filmique, contraint le spectateur à effectuer une synthèse imaginaire formant une 3ème image invisible.

Comment qualifier le rythme du montage?

Il faut donc prêter attention au découpage (nombre plus ou moins élevé de plans par séquences) et de même prêter attention à la durée de chaque plan.

Remarques:
Il faut toujours s’interroger:
– sur la durée d’un plan ou d’une séquence (du simple flash – quelques secondes – au plan-séquence – parcours en temps réel « assez long » filmé sans interruption),
– sur la « place » que le plan ou que la séquence occupe par rapport à l’ensemble du film, sur l’enchainement chronologique (linéarité, ellipse, analepse ou flash-back, prolepse … ),
– sur les changements de points de vue – caméra qui porte le regard d’un personnage [subjective] ou objective – ,
– sur les rapports entre temps de la fiction et temps de la narration

 

En conclusion: Monter , c’est recomposer l’espace et le temps à partir des fragments prélevés, découpés lors de la prise de vues, en manipulant les ellipses, dans le respect du vraisemblable, du réalisme, de la continuité… ou pas!